Petit commentaire d'existence

Je reste fasciné par l'art qu'ont la nature et notre corps physique pour s'autoriser de vivre sur notre planète terre. Nous en avons tellement l'habitude, que nous ne nous attardons guère sur ce cadeau de vie. Que nous avons même oublié de remercier. Nous préférons nous plaindre et demander, comme des enfants, à la société de résoudre tous nos petits bobos quotidiens.

N'ayant plus de religions pour nous expliquer le pourquoi du comment, notre société a divinisé la science pour se sécuriser, en essayant de se persuader que celle-ci allait résoudre tous les problèmes que notre façon de vivre créaient. Cependant, gérée et animée par des êtres humains naturellement imparfaits, au service d'Etats eux mêmes imparfaits et d'une haute finance présomptueuse et très imparfaite, cette science, prétenduement salutaire, s'est trop souvent égarée sur des routes incertaines, créant ainsi le doute sur sa prétendue capacité à tout comprendre et tout résoudre.

Certains chercheurs estiment que nous ne connaissons qu'à peine trente pour cent du vivant et donc que les soixante-dix pour cent inconnus risquaient forts de bousculer et de transformer sérieusement nos sécurisantes convictions et croyances actuelles. Nos sociétés futures se bâtiront très certainement sur de nouveaux savoirs méconnus aujourd'hui. Mais si nous en restons aux schémas présents, tant sociétaux qu'économiques, ces autres sociétés auront-elles le temps et les moyens de se concrétiser dans la matière ? Cette dernière, n'ayant pas de mental, est riche de connections infinies cependant, ego et mental humain font fréquemment barrière à tous ces possibles. Vivre en société demanderait de nos jours, d'oublier un peu notre individualisme au profit d'une relation tournée vers plus de respect du vivant, quel qu'il soit.

Je peins par nécessité, pour transmettre un peu de cette lumière et de ces couleurs qui me semblent cruellement manquer dans notre société matérialiste.

Nous avons perdu le sens du sacré en le confiant durant des siècles, à des religions dogmatiques donc sclérosantes. Nous avons cru remplacer ce sacré en développant une société de prétendus loisirs, essentiellement matérialiste, convaincus que posséder toujours plus allait combler notre vide intérieur.

Aujourd'hui, le constat est là. Ce vide intérieur c'est transformé en un vide sociétale, l'abondance matérielle ne résolvant rien de la nature humaine. Edgar Morin parle, à juste titre du vide de la pensée politique se réduisant à l'économie " Il n'y a pas une conscience, une pensée capable d'affronter les grands problèmes fondamentaux... On n'a pas trouvé le sens de notre communauté humaine de destin et tant qu'on ne l''a pas on ne pourra pas avancer." ajoute-t-il. Ce constat me paraît si évident, qu'il me semble urgent de retrouver sens à nos vies terrestres, sinon nous nous dirigerons vers de sombres jours. Mais je crois, en toute modestie, que ces retrouvailles de sens passent dorénavant par une recherche intérieure personnelle. Non pas individualiste et égotique mais bien individuelle, pour nous reconnecter au sacré sans devoir ce sentir obligé de rejoindre une religion, un groupement ou une quelconque secte.

Le sacré ne se trouverait-il pas en nous et autour de nous ?